Le grand calomnié

Mosquée al Qods, en PalestineLors de la cérémonie de célébration du Manifeste international contre l’Islamophobie, le Président de la Fondation, l’islamologue marocain Cherif Abderrahman Jah, a loué «le courage des tous ceux qui ont appuyé cette initiative, et dont le bagage professionnel et humain fait honneur à la bataille contre la discrimination et l’injustice. Et ce, en faveur de la dignité humaine et de l’entente pacifique entre les peuples, au‑delà des idéologies, des croyances et des cultures».

Premier manifeste du genre dans le monde, il exprime la préoccupation de plusieurs leaders d’opinion, de personnalités face à la recrudescence de sentiments de racisme et de la xénophobie dans le monde occidental.

Diabolisation

Il entend aussi dénoncer la diabolisation orchestrée de l’Islam. Selon la FUNCI, ce manifeste rompt le silence «institutionnel et intellectuel dominant et pousse à combattre l’imposition de la pensée unique, la manipulation de l’information et l’ignorance qui détruisent la compréhension entre les peuples et les différentes cultures, nourrissant la haine».

Federico Mayor Zaragoza

Le manifeste contre l’islamophobie a été très bien accueilli en Espagne, et plusieurs grandes personnalités ont déjà paraphé ce document.

Parmi eux, on trouve Federico Mayor Zaragoza, ex‑directeur de l’UNESCO et actuel président de la Fondation pour une culture de paix, Alfonso Guerra, exviceministre socialiste et président de la Fondation Pablo Iglesias, l’ambassadeur du Brésil à Rabat, Lauro Barbosa Da Silva, les parlementaires Sami Nair, Jose Maria Mendiluce.

Le monde des arts est également représenté par les écrivains Paulo Coelho, Manuel Vazquez Montalban, Rosa Montero et Les cinéastes Fernando Colomo, José Luis Borau. Loin de se cantonner à une simple déclaration de principe, ce manifeste propose une série de mesures concrètes de rapprochement au monde islamique basées sur la résolution 1162 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Suite aux attaques du 11 septembre 2001, l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, basé à Vienne, a relevé que les «communautés islamiques et d’autres groupes vulnérables sont devenus les cibles d’une hostilité accrue depuis le 11 septembre. La population a développé un sentiment de peur, exacerbant ainsi des préjugés anciens et incitant à la violence en Europe».

Implication

Bénéficiant de l’appui de la collaboration de l’UNESCO, du Conseil de l’Europe, du ministère espagnol de la Culture et de l’Éducation, la Fondation pour la Culture Islamique a toutes les chances de mobiliser les bonnes volontés et les citoyens du monde dans plusieurs pays. Le dénigrement de l’Islam et des musulmans sonne faux dans un monde qui prêche l’ouverture. À moins que celle‑ci ne soit une forme déguisée de colonisation consentante.

Source: Maroc Hebdo, International, Nº 545 du 14 au 20 février 2003