Un manifeste contre l’islamophobie

Paisaje urbain en MalaisieUn manifeste contre l’islamophobie. A I’nitiative de la Fondation de Culture Islamique.

La Fondation de Culture Islamique dírigée par l’islamologue Cherif Abderrahman Jah est à I’origine d’un «manifeste contre l’islamophobie» signé par plus de cent pesonnalités. En voici des extraits (lire texte entier et liste des signataires dans la prochaine édition de « L’Opinion‑Culture »). Le 30 janvier dernier a été célébré à Madrid l’acte de présentation du manifeste contre l’is­lamophobie, lequel, promu par la Fondation de Culture Islamique, a pour objectif principal d’attirer l’attention sur le constant accroisse­ment du sentiment anti‑islamique dans la société occidentale, tel et comme le reflète le dernier rapport de l’Institut européen d’obser­vation des phénomènes racistes et xéno­phobes. Le manifeste contre l’islamophobie, le pre­mier qui soit réalisé contre la diabolisation de l’Islam, avec un caractère de campagne inter­nationale, rompt le silence « institutionnel et intellectuel dominant » et pousse à combattre « l’imposition de la pensée unique, la manipu­lation de l’information et l’ignorance qui détruisent la compréhension entre les peuples et les différentes cultures, nourrissant la haine ». En ce sens, le manifeste offre une série de mesures concrètes de rapprochement au monde islamique basées sur l’Assemblée Par­lementaire du Conseil de l’Europe dans sa Résolution 1162, laquelle a été rédígée en col­laboration avec la Fondation de Culture Isla­mique.

Manifeste

« Nous ne pouvons pas permettre que la guerre, l’injustice, l’imposition de la pensée unique, la manipulation de l’information et l’ignorance, minent et détruisent l’entente entre les peuples et les différentes cultures, alimentant la haine et encourageant les expressions les plus méprisables de violence entre les êtres humains. Nous ne pouvons pas oublier non plus, que la dégradation de l’actuelle situation internationale est la conséquence, entre autres choses, des coordonnées historiques plus récentes et de la globalisation de la pauvreté (…). Nous devons affirmer l’idée selon laquelle l’Europe multiculturelle d’aujourd’hui est fondée sur des valeurs humanistes, source de notre inaliénable engagement envers la liberté. Ainsi, l’article 9 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme consacre le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Nous ne pouvons pas nous laisser envahir par cette attitude à l’échelle mondiale qui oblige à identifier les autres –les musulmans, dans ce cas–, avec leurs propres dirigeants, avec l’immigration incontrôlée –marquée par son triste lot d’inadaptation et de pauvreté–, ainsi que les expressions les plus extrêmes et reprochables de certains, qui interprètent les croyances selon leur propre convenance (…). La Fondation est une organisation espagno­le non‑gouvernementale, non‑confessionnelle, non‑lucrative et de portée internationale, qui compte sur l’appui et la collaboration de l’UNESCO, du Conseil de I’Europe, du ministè­re espagnol de la Culture et de l’Education, de la Fondation pour une culture de paix et de la Fondation La Caixa, entre autres organismes, et quelques uns de ses projets culturels ayant été primés par l’Union Européenne.

Source: L’Opinion, avril 2003